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De mes aïeux en Espagne (Al Andalus), Ibn Khaldoun

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مُساهمة من طرف أ. د. جمال بن عمار الأحمر الأحد 29 مايو 2011, 16:50



De mes aïeux en Espagne (Al Andalus)

Ibn Khaldun

Notre ancêtre, étant arrivé en Espagne, s’établit à Carmouna avec une fraction de sa tribu, les Hadramaout. Sa lignée se propagea dans cette ville ; puis elle se transporta à Séville. Cette famille ap¬partenait au djond du Yémen . Koreïb et son frère Khaled, p.X descendants de Khaldoun, se firent remarquer dans la révolte qui éclata à Séville sous le règne de l’émir Abd Allah el Merouani . Omeïa Ibn Abi Abda, s’étant emparé du gouvernement de Séville, le garda pen¬dant quelques années, et fut tué par Ibrahîm Ibn Haddjadj, qui s’in¬surgea contre lui à l’instigation de l’émir Abd Allah el Merouani. Cela eut lieu dans la dernière moitié du IIIe siècle (de l’hégire). Je ¬vais donner une notice sommaire de cette révolte d’après les ren¬seignements tirés par Ibn Saîd (des écrits) d’El Hidjari , d’Ibn Haiyan et d’autres historiens. Ceux ci appuient leurs récits sur l’au¬torité d’Ibn el Achâth , historiographe de Séville.
Pendant les troubles qui agitèrent l’Espagne sous le règne de l’é¬mir Abd Allah, les personnages les plus influents de la ville de Sé¬ville aspirèrent à l’indépendance, et se jetèrent dans la révolte. Ce furent trois chefs de grandes familles qui provoquèrent le soulève¬ment : 1° Omeïa, fils d’Abd el Ghafer et petit fils d’Abou Abda, du même qui fut nommé gouverneur de la ville et de la province de Séville par Abd er Rahman, le premier des Omeïades qui entra en Espagne. Omeïa tenait un haut rang à la cour de Cordoue, et avait gouverné les provinces les plus importantes de l’empire. 2° Koreïb, chef de la famille Khaldoun. Il avait pour lieutenant son frère Khaled. « La famille Khaldoun, dit Ibn Haiyan, est encore aujourd’hui p.XI une des plus illustres de Séville. Elle a toujours brillé par le haut rang qu’occupaient ses membres dans les commandements militaires et dans les sciences. » 3° Abd Allah Ibn Haddjadj, chef de la famille des Haddjadj. « Cette maison, dit Ibn Haiyan, fait partie de la tribu de Lakhm, et reste encore à Séville. C’est une souche bien enracinée dont les branches continuent à fleurir. Elle s’est toujours distinguée en produisant des chefs et des savants d’un talent supérieur. » Entre les années 280 (893 de J. C.) et 290, pendant qu’un esprit général d’insubordination agitait l’Espagne, l’émir Abd Allah confia son jeune fils Mohammed aux soins d’Omeïa, fils d’Abd el Ghafer, qu’il venait de nommer gouverneur de Séville. Arrivé à son poste, Omeïa trama un complot contre son souverain, et poussa secrètement les chefs dont nous avons parlé à se révolter contre son pupille et contre lui¬-même. S’étant enfermé dans la citadelle avec le jeune prince, il s’y laissa assiéger par les insurgés. Mohammed ayant obtenu d’eux la permission d’aller joindre son père, Omeïa profita de son départ pour s’attribuer le commandement suprême. Il fit alors assassiner Abd Allah Ibn Haddjadj, et le remplaça par Ibrahîm, frère de sa vic¬time. Voulant affermir son autorité et s’assurer l’obéissance des fa¬milles Khaldoun et Haddjadj, il retint leurs enfants auprès de lui, et, voyant qu’elles étaient peu disposées à lui obéir, il les ramena à la soumission par la menace de faire mourir ses otages. Pour obtenir la remise de leurs enfants, elles s’engagèrent, par serment, à lui être fidèles ; mais ensuite elles se révoltèrent de nouveau, et atta¬quèrent Omeïa avec tant d’acharnement, qu’il prit la résolution de mourir les armes à la main. Ayant fait égorger ses femmes, couper les jarrets à ses chevaux et brûler tout ce qu’il possédait de précieux, il s’élança au milieu des assaillants et combattit jusqu’à la mort. Les vainqueurs livrèrent sa tête aux insultes de la populace, et mandèrent à l’émir Abd Allah qu’ils avaient tué leur gouverneur parce qu’il s’é¬tait soustrait à l’autorité de son souverain. Sentant la nécessité de les ménager, l’émir agréa cette excuse et leur envoya, en qualité de gouverneur, un de ses parents nommé Hicham Ibn Abd er Rahman. p.XII A l’instigation de Koreïb Ibn Khaldoun, ils emprisonnèrent cet officier et tuèrent son fils. Koreïb s’empara alors du gouvernement de Séville. Ibn Saîd rapporte ce qui suit sur l’autorité d’El Hidjari : « Après la mort d’Abd Allah Ibn Haddjadj, son frère Ibrahîm voulut s’emparer du pouvoir, et, pour mieux y réussir, il s’allia par un mariage à la famille d’Ibn Hafsoun , un des insoumis les plus redoutables de l’Espagne, et qui s’était rendu maître de la ville de Malaga et de toute cette province jusqu’à Ronda. Ayant ensuite abandonné ses nouveaux alliés, il se tourna vers Koreïb Ibn Khaldoun, gagna son amitié et devint son lieutenant dans le gouvernement de Séville. Koreïb opprimait les habitants et leur témoignait un mépris excessif, tandis qu’Ibrahîm les traitait avec douceur et intercédait toujours en leur faveur auprès de son chef. S’étant concilié de cette manière l’affection du peuple à mesure que Koreib la perdait, il fit demander secrètement à l’émir Abd Allah des lettres de nomination au gou¬vernement de Séville afin de s’assurer, au moyen de cette pièce, toute la confiance de ses administrés. Ayant obtenu ce diplôme, il en donna connaissance aux notables (ﺀﺎﻔﺭﻋ) de la ville, et ceux ci, lui étant tout dévoués, se déclarèrent contre Koreïb, dont la conduite les avait indignés. Le peuple se souleva, tua Koreïb et envoya sa tête à l’émir Abd Allah. Ibrahîm devint ainsi maître de Séville. » — « Il résidait, dit Ibn Haiyan, tantôt à Séville et tantôt au château de Carmona, une des places les plus fortes de l’Espagne . C’est là qu’il tenait sa cavalerie. Il enrôla des troupes, les organisa et, pour cultiver la faveur de l’émir Abd Allah, il lui envoya de l’argent, de riches présents et des secours d’hommes à chaque bruit de guerre. Sa cour fut un centre d’attraction ; ses louanges étaient dans toutes les bou¬ches ; les hommes de naissance qui se rendaient auprès de lui p.XIII recevaient de riches présents ; les poètes célébraient ses nobles qualités et obtenaient de belles récompenses ; Abou Omar Ibn Abd Rabbou, l’auteur de l’Icd , recherchait son patronage et négligeait pour lui tous les autres chefs qui s’étaient insurgés (contre le gouvernement des Omeïades . Reconnaissant le haut mérite de cet auteur, (Ibra¬hîm) le comblait de dons.
La famille Khaldoun conserva toujours à Séville la haute position dont Ibn Haiyan, Ibn Hazm et d’autres écrivains ont parlé. Sa pros¬périté dura, sans interruption, tant que régnèrent les Omeïades, et ne disparut qu’à l’époque où l’Espagne se trouva partagée en plu¬sieurs royaumes indépendants. Cette maison, n’ayant plus alors la foule de clients qui faisaient sa puissance, avait perdu le comman¬dement. Lorsque Ibn Abbad eut consolidé son autorité dans Séville, il ouvrit à la famille Khaldoun la carrière du vizirat et des emplois administratifs. Les membres de cette famille assistèrent avec Ibn Abbad et Youçef Ibn Tachefîn à la bataille de Zellaca, et plusieurs d’entre eux y trouvèrent le martyre. Dans cette journée, le roi des Galiciens (Alphonse VI, roi de Léon et de Castille) essuya une dé¬faite entière. Pendant la mêlée, les Khaldoun se tinrent inébranlables auprès d’Ibn Abbad, et se laissèrent tailler en pièces. Ce fut avec l’aide de Dieu seul que les musulmans purent remporter la victoire. A la suite de ces événements et de l’occupation de l’Espagne par Youçef Ibn Tachefîn et ses Almoravides, la domination des Arabes fut renversée, et leurs tribus se désorganisèrent.

أ. د. جمال بن عمار الأحمر
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رئيس منظمة الشعب الأندلسي العالمية
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تاريخ الميلاد : 22/02/1960
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